Le Maroc en 4x4 ... édition 2008

Publié le par Hervé Descamps

Maroc 2008

11 et 12 mai.

Voyage et premier jour.

Boat, sweet and tears

Bateau à Barcelone, organisation sans faille, départ un quart d’heure avant l’heure … cela faisait longtemps que les bateaux pour rejoindre le Maroc ne nous avaient pas réservé un tel accueil !! Cabine super propre, sanitaires désinfectés .. Personnel sympa et toujours disponible C’est le paradis .. Bon allez on va plutôt vous parler de ce qui pourrait être amélioré … J’ai us de dire que trop d’ordre tue l’ordre eh bien cela s’est encore révélé exact … Ils ont voulu faire dans le super ordonné, les Italiens .. avec les gens de la sécurité et de l’immigration à bord, gestion des passagers selon l’espace de parking et la nationalité .. Eh bien cela s’est avéré être un sacré bordel !! Quasi foire d’empoigne pour accéder aux services de ces messieurs qui comme d’hab. n’étaient pas pressés .. moralité nous avons pris une heure d’avance sur l’horaire prévu .. Eh oui, cela arrive !! mais nous en avons perdu deux dans le passage auprès des diverses autorités .. Et comme il fallait une cerise sur le gâteau le bateau s’était mis sur un ponton trop petit et il a fallu qu’il manœuvre pour que les derniers véhicules puissent sortir .. Bien sur, dans notre pourtant mini groupe .. il y en avait un de coincé .. Nous avons perdu une paire d’heure sur le port de Tanger .. Vous me direz cela a du bon, j’ai trouvé un change à un taux plus intéressant que celui des banques .. et où on peut marchander !! Et j’ai acheté une paire de « Ray ban » 50 dirhams .. avec l’étui et la chiffonette .. Il doit y avoir une erreur dans la provenance. Heureusement que nous avions prévu de stopper à Assilah .. Le Zélis est toujours aussi sympa .. j’ai piqué la chambre à Gérard .. chez Casa Pepe la parillada est toujours aussi bonne, le vin blanc aussi parfumé .. Comme au matin du second jour il faisait soleil sur la terrasse  et que le bruit des vagues nous avait bercé toute la nuit .. On peut considérer que pour une ré acclimatation cela n’était pas aussi manqué que cela.

13 mai

Deuxième jour

It’s a long way tIl n’y a pas à dire, ne serait ce pour la beauté de ces tapis de fleurs, pour l’amabilité des gens et pour les senteurs incomparables d’immortelles, de coriandre, de camomille et de toutes autres plantes, il faut qu’un jour nous nous résolvions à oublier le sud du Maroc pour errer dans le Nord au gré de l’envie. Mais l’attrait du Sud est bien fort et nous tombons à chaque fois dans le piège .. d’une étape interminable que l’on est obligé de terminer bien trop rapidement pour éviter d’arriver de nuit .. et ce au détriment de la beauté de la région traversée. Cette année ce sont les contreforts de L’Atlas qui sont passés à la trappe et nous n’avons même pas eu le loisir d’apprécier la montée en altitude. Certes dans la journée nous avons pu faire la liaison des barrages à l’est d’Ouezzane qui passe doucement au fil des intempéries du goudronnage primitif à la piste défoncée et .. sûrement pour la dernière fois car les travaux sont largement avancés .. faire la superbe piste du barrage d’Al Whada !! C’est toujours autant le bo… dans le contournement de Fes par les faubourgs ouvriers, Sefrou devient de plus en plus l’Ifrane des middle class avec un programme de rénovation et d’aménagement en cours qui a fait complètement changer l’atmosphère de la ville. Pour la fin de l’étape nous l’avons survolée. Nous sommes arrivés au gîte Raas el Maa  lorsque le soleil se couchait, nous avons profité de l’hospitalité de nos hôtes et de l’excellent repas que Aziza nous a concocté. Amoureux de sa région Mehdi nous l’a fait découvrir en racontant force anecdotes … la soirée se termina fort tard.

14 mai

Troisième jour

Happy birthday ….

De la forêt de cèdres aux plateaux arides cete étape qui nous amenait d’Azrou à Midelt fut un régal pour les yeux. Je n’avais pas visité les petits marchands du cèdre Goureaud depuis bien longtemps mais j’y ai retrouvé des anciens amis et facilité quelques marchandages … Nous y avons fait le plein de bricoles .. et nos dames ont fait un peu chauffer les dirhams. Pour rejoindre Midelt il fallait impérativement faire un détour par les mines d’Aouli. Fort de notre expérience de l’an dernier nous avons quelque peu évité la traversée des grands oueds de Boulomjoul mais c’est au cap et à travers l’herbe à cameau que nous avons un peu baptisé les deux 4X4 anachroniques de nos partenaires. Un Suzuki X90 qui se bagarre dans le sable, c’est quand même un sacré moment. La piste fut longue, nous avons quelque peu jardiné à la recherche de point GPS que nous avions pris il y a une paire d’année mais au bout d’une petite heure et d’une vingtaine de kilomètres de bonus … Passages d’oueds complètement détruits oblige, nous avons retrouvé la trace et filé sur Aouli .. enfin filé .. il a quand même fallu se farcir une paire de gentils cols où la piste avait des allures de petits escaliers. Quand nous sommes descendus de la montagne on sentait au sein du groupe comme une certaine quiétude. La vallée d’Aouli est toujours aussi belle et maintenant qu’il n’y a plus sur la route un nid d’autruche tous les dix mètres le retour sur Midelt prend des allures d’autoroute. Nous avons testé l’auberge de Jaffar et nous ne fûmes pas déçus .. C’était l’anniversaire d’Hazel et Said, le boss, a voulu fêter cela dignement .. gâteau, groupe folklorique assuré par le personnel de l’auberge et même une sorte de truc bizarre qu’il a osé nommer champagne .. on a bu le bizarre mais dans la nuit nous l’avons un peu regretté .. heureusement qu’il y avait de l’aspirine dans les 4X4 !!

15 mai.

Quatrième jour

Synclinaux et Moyen âge …

La faible garde au sol du X90 ne nous permettait pas de faire Jaffar il fallait trouver une autre solution qui allait nous faire éviter la route. Heureusement, et qu’il en soit remercié, l’ami Gérard du site www.lemarocen4X4.fr.st m’avait parlé d’une piste superbe que peu  de gens empruntaient. Au départ d’Ait Ohghar nous avons gagné la casbah de Tizi er Zou par une quasi autoroute en terre .. Fabuleux  moment de manivelle avec des vitesses atteintes qui dépassaient allègrement celle couramment usitée en France sur les autoway de l’hexagone. Un petit bout de goudron nous a permis de nous calmer puis ensuite ce fut le grand et long moment de la journée avec un Tagoudit – Imilchil qui se révéla être l’un des meilleurs moments que j’ai pu passer sur les pistes marocaines depuis bien longtemps. Paysages somptueux au milieu des synclinaux et des plateaux désertiques, villages hors d’âge ou le moyen âge semble encore d’actualité, et des couleurs qui semblent sortir des origines de l’humanité. Nous y avons rencontré seulement quatre motards espagnols qui semblaient prendre autant de plaisir que nous. C’est à espérer que l’équipement marocain ne va pas avoir la maladie du tarmac et passer au noir cette piste comme ils l’ont précédemment fait pour celle d’Amellago. Excellente alternative à Jaffar nous ne pouvons que conseiller cet itinéraire en demandant pourtant à tous ceux qui vont l’emprunter de respecter impérativement une vitesse très réduite aux abords des villages et à fortiori dedans car il y a partout des gamins qui débouchent au détour d’un mur ou des femmes affolées à la seule vue d’un 4X4 qui risque de faire fuir leurs baudets chargés .. comme des mules !! Les berbères aux yeux clairs nous ont encore bluffé avec leur hospitalité. Que cette ethnie est sympathique !! A Imilchil nous avons poussé jusqu’aux lacs pour coucher à l’auberge de Tislit, les pieds dans le lac .. Nous avons cherché désespérément la mariée mais ne l’avons pas trouvée ( ceux qui connaissent la légende d’Imilchil comprendrons .. les autres je les invite à faire un tour sur le Routard !! )

Soirée encore sympathique mais écourtée pour cause de récupération .. Demain sera un autre jour .. étape très courte nous allons chez des amis !!

16 mai

Cinquième jour.

Souk et tambours …

Histoire de rallonger un peu une étape somme toute courte et très classique nous sommes allés faire un tour au grand lac. Sur le chemin c’était une cohorte de paysans plus ou moins chargé qui descendaient des bleds par ci par là pour se rendre au souk d’Imilchil. Nous étions vendredi et en effet le marché traditionnel allait se dérouler aujourd’hui et demain. Come and back sur la superbe piste des lacs au milieu des constructions en pierre et des troupeaux couleur de miel. De retour à l’Auberge pour reprendre les bagages nous avons eu en prime une paire de pain car nous avions parlé à la gérante de notre intention de pique-niquer. A Imilchil il fallait impérativement faire le souk même si celui-ci ne présente qu’un interet relativement limité par rapport à ceux que nous allions découvrir dans le Sud. J’y ai toutefois trouvé une paire de bons couteaux de travail et deux braseros en tôle qui nous seront utiles pour les campings de l’été. On ne peut pas décrire la piste qui mêne jusqu’à Ait Ani tellement on vire dans le spectaculaire mais elle est toujours également le théatre de quelques rencontres. Ce coup ci nous avons mécaniqué sur une 4L pourrie pour essayer de réparer un doigt de delco, rencontré force 4X4 ( c’est fou comme c’est fréquenté ce coin !! ) et retrouvé une première fois sur le piste une paire de potes qui habitent à quelques bornes de la maison. Arrivés à Tamttatouch l’accueil fut à la hauteur. Nous n’avions pas pris le temps de pique niquer .. en 5mn la table fut mise et l’omelette berbère posée dessus. Le temps de la finir et voilà que deux autres bonnes connaissances arrivent .. Ils avaient vu les autos et se snt dit .. pourquoi pas !! L’auberge est superbe et la propreté exemplaire. Il y a bien ce petit problème d’eau chaude qui est quasi traditionnel dans ces coins ou le chauffe eau est au bois et la conduction d’eau par gravitation .. Vivement qu’ils aient l’électricité pour installer le surpresseur qui va bien. Je ne vous raconte pas la soirée, il faut la vivre en direct chez eux .. entre la salade finement hachée, la montagne de brochette, les frites faits main, le dessert .. et autres thés, cafés … Tout cela s’est terminé en soirée berbère avec les tambours, les chants parlés, les devinettes et les tours de magie … Une soirée comme en faisaient nos arrière grands parents dans les campagnes !!

17 mai

Sixième jour

Mécanique et improvisation

Nous voulions partir de bonne heure pour faire l’étape qui devait nous conduire à l’oasis de M’harech .. la « santé » d’une paire d’entre nous a fait que nous avons traîné à Tttouche …  puis dans les gorges … puis chez Michelle à Tinerghir. Comme entre temps il a fallu enlever le la roue AR du Suzuk une tige de ferraille de 10 bons centimètres .. Il était pas loin de midi marocain lorsque nous avons quitté Tinerghir. La météo, que j’avais eu largement le temps de prendre, annonçait du pas bon pour le lendemain, ne voulant ps être coincé au milieu de nulle part, nous avons décidé d’un commun accord d’occulter M’harech et de filer directement sur Ouled Driss. Tinerghir – Alnif c’est désormais une superbe route juste encore en travaux sur les 15 derniers kilomètres .. pour le souvenir nous avons pique niqué au petit café dans l’oasis.. le vieux est désespéré, il ne passe plus personne !! Pour rejoindre Zagora nous avions différentes possibilités. Vu l’état de fatigue et une certaine impatience d’aller de l’avant nous avons gardé le goudron jusqu’à la piste qui suit le Draa, la vraie piste des Mille kasbah. Le problème c’est que c’est tellement beau et qu’il y a tellement de clichés à  prendre que l’on stoppe tout le temps. Résultat nous en sommes sortis au ¾ sans file jusqu’à la palmeraie réelle de Zagora .. cela sera pour l’an prochain, avec une tête un peu moins bourdonnante. Comme il fallait vraiment que rien ne se passe comme prévu j’ai décidé de faire rapidement monter un snorkel chez Momo .. Bilan des courses, le soleil était bien bas, nous en avions un peu plein les bottes .. Nous avons couché à Zagora à Kasbah Asmma .. absolument vide !! Bars marocains, piscine, restaurants, tout cela pour nous 5 … Quelle abondance !!

18 mai

Septième jour

Vite, le désert !!

Ces dames ont profité du fait qu’il y avait à Zagora une foire artisanale pour faire un peu de shopping, pendant ce temps là nous sommes retournés chez Momo pour faire un check up des autos .. les filtres à air du Suz et de la Jeep nous en furent reconnaissant. Nous avons quitté Zagora un peu plus chargés et sur le coup des 11 heures. Le soleil tapait sérieux. J’ai pris la piste qui mène sur Foum Zgid par le Nord mais en arrivant au croisement d’Iriki et voyant que nous étions bien en avance, j’ai décidé d’aller sortir un peu plus loin .. Merci Bernard du boulot que tu as fait car nous avons pris au cap une quasi autoroute en terre sur laquelle nous avons atteint des vitesses largement prohibées sur les autoroutes françaises .. Fi du fun, il fallait calmer le jeu, on a fait un détour dans un petit erg histoire de les faire pousser un peu .. Eh bien ni le Suz ni la Jeep n’ont réussi à se planter .. moi par contre j’ai bien failli !! Bon, trêve de plaisanterie. Nous avions oublié Foum Zgid, l’étape allait devoir s’arrêter à Tata. Nous ferions la piste du Dakar la prochaine fois c’est par la route que nous avons gagné l’hôtel .. avec tout cela nous avons gagné deux jours sur notre planning .. si cela continue on pourra faire deux tours !! A Tata nous avons changé de lieu d’hébergement. De l’austérité du Relais des Sables nous sommes passés au fun du Renaissance, eh bien il n’y a pas photo … tant au point de vue amabilité que de celui de la nourriture le Relais des Sables est enfoncé. Il ne lui reste plus que son parking , c’est peu !!

19 mai

Huitième jour

Le paradis sur terre

Nous sommes partis de Tata de bonne heure car le soleil commençait à taper dur et autant profiter de la douceur de la matinée pour avancer un peu sur la route goudronnée au milieu de nulle part. Une petite piste nous a fait pénétrer dans la palmeraie d’Akka et surtout a cassé un peu la monotonie du trajet. A Icht nous avons subi le traditionnel contrôle de police, largement facilité par les fiches remplies en prévention. En ce qui concerne la suite je ne vous en parlerai pas car c’est irracontable. Il y en plein qui se sont efforcés de décrire des lieux paradisiaques mais bien peu y sont arrivés. En ce qui concerne la vallée qui mène à Igmir, ses canyons flamboyants et ses palmeraies sereines il n’y a guère qu’en y restant longtemps que l’on pourrait arriver à en faire apprécier l’atmosphère par des mots. Un très bon photographe pourrait peut être vous en diffuser l’ambiance. En ce qui me concerne je ne peux que vous conseiller d’y aller voir par vous même. Arrivés au village nous avons été accueillis comme si nous étions venus ici il y a une petite semaine .. Le gîte d’Igmir .. grand moment. Merci à ceux qui m’ont fait découvrir ce qui pourrait être comme un petit paradis sur terre !!

20 mai

Neuvième jour

Et voir la mer !!

Pour partir d’ Igmir ce ne fut pas facile, il nous a fallu trouver un objectif qui allait nous motiver … Le choix fut vite fait. Nous n’avions pas prévu lors de ce voyage d’aller voir la mer, nous remédiâmes immédiatement à cette lacune et l’étape courte prévue jusqu’à Tafraoute se transforma en longue balade au gré des plateaux désertiques pour aller jusqu’à Fort Bou Jérif … Au passage nous avons visité la palmeraie d’Akka ( merci encore à celui qui a déposé la trace sur le site !! ) puis nous avons coupé par la piste qui mène de Tagmoute à Goulimine par Fask ( sympa !! ). Tout comme lorsque l’on file vers la Mauritanie on ressent au fur et à mesure l’appel du Sud, pour rejoindre Pierre à FBJ on entend l’appel de l’océan qui vous invite à lui rendre visite. Nous avons déposé les bagages, bu un thé de bienvenue et de suite repris la piste direction Plage Blanche. L’océan qui se dévoile au bout d’une piste qui semble interminable, la solitude de ce lieu ou l’on se sent tout petit face à l’étendue de cette plage, un grand moment. Histoire de rigoler je suis aller jardiner avec le scarabée … heureusement qu’il était scarabée !! Nous sommes rentrés à la nuit à FBJ. Soirée sympathique, accueil extra, une prestation sans faille, une restauration à la hauteur .. que de bonnes choses. C’est assez incroyable de trouver ce genre d’établissement au beau milieu de nulle part. Cette nuit là j’ai rêvé de fennecs et de gerboises.

21 mai

Dixième jour.

Entre océan et granit ….

Nous avons quitté FBJ de bonne heure car je me doutais que nous allions perdre un peu de temps sur la route .. il faisait beau et ces dames avec quelques velléités pour aller se baigner. Nous avons suivi la côte au gré des petites pistes que nous pouvions emprunter, des villages de pêcheurs et des épaves qui gisent encore ça et là. A  Ifni nous sommes allés voir le port, les marins étaient en grève, de même que la quasi intégralité des fonctionnaires .. preuve que le Maroc est en train d’avancer. Il faut dire qu’avec un carburant qui a augmenté de 15%, l’huile de table qui atteint des sommets et le grain qui ne cesse de grimper, ceux qui ont des salaires à ras du plancher commencent sérieusement à grincer des dents !! Nous sommes remontés le long de la côte jusqu’à Aglou plage .. Nous avions retrouvé une atmosphère quasi européenne et avons bien failli nous laisser avoir par l’attrait d’une soirée sous les palmiers, d’un loup grillé au fenouil et d’une baignade au coucher du soleil .. Nous nous sommes quand même vite repris et nous avons filé sur le vrai Maroc au gré des montagnes de l’Anti-Atlas et allant rejoindre Tafraoute et son granit rose en passant par Kerdous. Histoire de nous faire pardonner d’avoir été aussi intransigeants nous avons consenti un chargement supplémentaire aux autos en achetant quatre plats pour trois dirhams six sous à Tizourhane. Tafraoute, son ambiance feutrée, ses couleurs, ses bruits et ses silences .. Magique. Pour la première fois depuis quelques jour j’ai jeté un œil sur la télé .. juste histoire quel était le club anglais qui allait gagner la finale de la coupe d’Europe.

22 mai

Onzième jour

Comme une odeur de safran …

Partir de Tafraoute sans avoir erré dans son souk, s’être imprégné de cette atmosphère tranquille et avoir longuement contemplé les rochers de granit rose en essayant de donner à chacun comme une image humaine, animale ou végétale .. cela je ne pourrais pas le faire .. Le problème c’est que cela te mets en retard !!

Pour filer auparavant sans emprunter le route, il y avait un très grand choix de pistes diverses. Désormais c’est beaucoup plus difficile sinon quasi impossible. Je pense que c’est vraiment dans ce coin que la goudronite a sévit le plus. Nous sommes donc partis par le tarmac direction Ingherm puis Taliouine. Il faisait sacrément chaud. Dans la capitale du safran, après le thé aromatisé à la coopérative, nous avons décidé de quelque peu improviser. Mes souvenirs de l’an passé en ce qui concernait la piste qui menait d’Askaoun à Agouim, même si elle avait été faite avec un orage aux fesses, ne m’incitait guère à mettre le petit Suzuki d’Hazel à l’intérieur, il fallait trouver une autre solution et encore une fois, merci Bernard et merci Gérard. Si vous prenez la route d’Askaoun vous trouverez à quelques kilomètres sur la droite une piste fort bien balisée qui part dans une petite vallée. Pour ceux qui veulent batifoler au milieu des champs de crocus, suivre les oueds façon tranquille et ne rencontrer personne hormis quelques ânes, troupeaux, et autres mulets … N’hésitez pas !! Vous sortirez de cette piste au niveau du lac de Tardhout entre Tazenaght et Anezal complètement enchantés. Profitez en rapido car la maladie du tarmac risque encore de sévir !! Pour retrouver Michel à La Goulade cela se termine tranquilou avec au passage une


paire de superbes photos d’iguanes qui courent dans les petites herbes. Faites quand même gaffe aux bahuts chargés à ras la gueule qui bien souvent sortent des virages quasiment tous en dévers d’une façon bien peu académique. Le soir, je ne vous raconte pas, nous avons réglé le problème de la comparaison du transport de ravitaillement liquide sur les pistes. Le champagne est sorti vainqueur du cubi sans aucun besoin de prolongations ni de tirs au but. On s’est couché à plus d’heure avec trois grammes après moult libations, discussions à refaire le monde et danses orientales. Au fait je ne vous avis pas dit, c’était mon anniversaire. Fêté dignement … merci les amis !!

23 mai

Douzième jour.

Le morceau de bravoure.

Faire Telouet avec une petit Suz cela aurait été impossible s’il n’avait fait que l’amorce d’une ondée mais quand nous sommes partis de chez Michel et Samie il faisait grand bleu nous n’avons pas eu l’amorce d’une hésitation. Je ne vous raconte pas le passage des marches, le Suz volait de step en step alors que nous tanguions et roulions comme des cargos pris dans la tempête .. impressionnant de légèreté le petit cab se révéla être l’auto la mieux adaptée à l’escalade du col rendu assez anachroniquement très cassante pour cause de sécheresse. Telouet est quand même l’une des plus belle piste du maroc, il faut absolument la faire même si on y rencontre force Tours Opérators et que cela provoque des croisements impressionnants déclencheurs d’adrénaline. Entre nous, je ne pige pas très bien le plaisir que peuvent éprouver ceux qui se retrouve à 3 derrière dans un Toy, secoués comme des pruniers .. chacun son trip vous me direz !! Sortis de Telouet et après une pique nique réparateur - qui nous a permis de congratuler deux anglais à moto qui venaient de se faire la piste en moins de deux heures !! – nous avons rejoint Demnate par le goudron. J’ai estimé qu’ils avaient eu leur dose d’émotions pour la journée. Chez Jean paul c’est toujours aussi sympa et la cuisine est à la hauteur de la prestation. Il nous fallait passer une bonne nuit car demain l’étape allait être longue pour rentrer sur Assilah.

24 mai

Treizième jour

Long is the way …

Comme à chaque voyage la partie faible se situe toujours sur la fin. La fatigue accumulée ajoutée à la tristesse de voir se rapprocher le moment du retour font que si par malheur on laisse trop la part belle à l’improvisation cela risque fort de tourner en biberine. A chaque fois c’est pareil .. et à chaque fois je me fais piéger !!

Comme d’hab, nous sommes partis du centre pour faire 600 bornes direction le nord, comme d’hab nous avons perdu du temps au départ parce qu’il y avait sur un véhicule la petite conn… qui te fait perdre une bonne heure. Comme d’hab nous avons traîné sur la route au gré des souks rencontrés .. et comme d’hab nous sommes arrivés à Assilah à la nuit, complètement HS après avoir été obligés de prendre l’autoroute ! C’est immuable, je me dis bien que je ne me ferais plus avoir mais je pense que c’est quasiment écrit. L’an prochain c’est promis, la journée de détente se déroulera au cours du voyage et non à la fin !! Enfin si Dieu le veut ! Enfin bref, nous avons donc folâtré dans la plaine des phosphates, visité une paire de souks de campagne, rempli les véhicules de bricoles diverses, nous avons même trouvé une petite piste sympa qui serpentait dans les plantations. Arrivés à Assilah tout le monde en avait plein les bottes, repas chez Casa Garcia pour changer un peu ( aussi bon que Casa Pepe avec une atmosphère plus familiale et des tarifs moins prohibitifs ! ) et dodo avec une heure de réveil à l’initiative de chacun.

25 mai

Quatorzième jour

C’est le départ …

Nous avions l’impression d’être arrivés hier et si ce n’était l’appréhension de l’embarquement de du bo… inhérent au port de Tanger nous aurions été absolument détendus. Piste et petite départementale pour retrouver Larache en plains travaux d’aménagement et de réfection du système d’assainissement de la ville .. M’est avis que l’an prochain je risque fort de squizzer Assilah pour émigrer vers Larache ( moins cher et bien plus sympa !! ). De Larache une autre piste qui nous a permis de suivre un moment la côte .. mais qui s’est terminée dans une carrière de sable aménagée pour les travaux ci dessus cités .. Dommage pour les amoureux de balades le long des falaises et des découvreurs d’oiseaux que nous étions !! Dernières brochettes et côtelettes à la boucherie du coin et pendant le temps du repas la révision et le nettoyage des véhicules ( vidange avec huile de synthèse de marque, changement du joint de bouchon de vidange, graissage complet, graissage des portières, changement du filtre à huile ( fournis ), contrôle filtre gas-oil et nettoyage filtre à air,  passage au karcher, nettoyage intérieur … 350 dirhams avec le pourboire .. !! ). Voilà ensuite venu le moment de se farcir Tanger …. Le merd… pour accéder est toujours aussi impressionnant, le bateau démarrant à minuit nous avions largement le temps d’aller faire un tour dans la médina .. Je ne peux que conseiller de ne pas oublier cette étape car c’est absolument magnifique et cela mets une touche finale au voyage même s’il aurait fallu y passer bien plus de temps. Heureusement que nous sommes arrivés trois heures avant le départ du bateau, que j’avais le petit papier qui va bien pour faciliter les choses et que nous commençons avoir l’habitude de la faune, officielle ou non, qui habite les quais d’embarquement … à 11 heures du soir nous étions en cabine, un minestrone et une escalope après nous dormions comme des bienheureux .. Même pas vu partir le bateau !!

26 et 27 mai

Quinzième et seixième jour

Mer calme et temps serein.

Pensez à changer vos dirhams avant de monter à bord sinon vous les garderez pour l’an prochain, chez les italiens seul l’euro a droit de cité. Extrêmement propre, confortable et avec un personnel plutôt sympathique le Majestic est une bonne alternative pour gagner et revenir du Maroc, nous la réutiliserons.

Le voyage retour dure plus longtemps que prévu compte tenu du fait que la cohorte officielle espagnole n’est disponible qu’à partir de 8 heures du mat .. Mais cela permet de bien se reposer !! Quand nous avons débarqué sur le sol espagnol le temps n'était pas trop de la partie mais c'était encore comme un peu du grand sud que nous allions arpenter. Quatre heures après nous étions à la maison .. il ne restait plus qu'à raconter.

Bilan de ce voyage : Une Moroccose bien soignée, pleins de nouveau potes et des souvenirs pleins la tête. Mes potes anglais sont ravis et prêt à revenir... Pas de problème avec les autos et nous sommes restés complètement bluffé par les capacités de ce minuscule 4X4 qu'est le Suzuki X90. Un grand merci à Pierre, et à Michel et Samie pour leur accueil. Merci Gérard pour ton aide à distance et merci Bernard pour les cartes efficaces et grand merci Florent pour la préparation efficace du Scarabée !!! . Bonne cure à ceux qui vont partir. Des liens vont suivre dans un prochain article.

 

 

 


 


 


 

Deux hébergements incontournables : La Goulade à Ait Benhaddou et Fort Bou Chérif à Guelmim

Un jeune gars passionné pour préparer vos 4x4 avant de partir : Florent à Flash Auto à St Hippolyte du Fort  dans le Gard son téléphone : 0466889475

Un autre qui est capable de vous dépanner en toute circonstance ... Momo à Zagora !!!

Un site pour préparer vos voyages vers le Maroc : www.lemarocen4x4.fr.st link



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J
salut RV,<br /> je suis bluffé à la fois par ta prose, tes photos et surtout par ta rapidité à mettre tout ça en ligne.<br /> Moi qui suis rentré depuis une semaine, j'en suis encore à trier les photos.<br /> C'est bien dommage qu'on ne soit pas vu à Tafraoute car j'y étais le même jour que vous.<br /> <br /> Merci encore pour tes précieux conseils sur leMarocen4x4.<br /> <br /> Pour ma part, je garde de ce 1er périple en moto des images et rencontres plein la tête que j'essaierai de vous faire partager au plus vite sur www.giefa.fr.<br /> la piste de Telouet en 1200 GS adventure reste pour moi un super souvenir.<br /> JF
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